Les signaux d’alerte d’une défaillance imminente chez vos partenaires ou clients 

Retards de paiement, changements de comportement, alertes sectorielles : comment détecter les signes avant-coureurs d’une défaillance ? 

Dans un environnement économique instable, la vigilance dans les relations commerciales est plus que jamais de mise. Une défaillance client ou fournisseur peut avoir des répercussions lourdes : pertes financières, perturbation des opérations, remise en cause de la continuité d’activité. 

Pour se prémunir contre ces risques, il est essentiel de savoir repérer les signaux d’alerte qui précèdent souvent une cessation de paiement, un redressement judiciaire, voire une liquidation. 

Pourquoi anticiper une défaillance est essentiel 

Les conséquences d’une défaillance sont souvent sous-estimées jusqu’à ce qu’il soit trop tard. Pourtant, dans la majorité des cas, des signaux faibles émergent bien en amont. Les identifier permet d’agir rapidement et de limiter l’exposition au risque. 

Quelques chiffres à retenir : 

  • Plus de 60 000 entreprises françaises ont défailli en 2024.* 
  • 1 défaillance sur 4 entraîne des pertes financières chez au moins un partenaire commercial. 
  • En moyenne, une entreprise met 6 à 9 mois à se relever d’un impayé majeur. 

Mettre en place une politique de gestion du risque clients et partenaires n’est donc plus un luxe, mais une nécessité stratégique. 

1. Les retards de paiement : un indicateur qu’il ne faut jamais banaliser 

Lorsqu’un partenaire commercial commence à régler ses factures avec du retard, cela doit immédiatement éveiller votre attention. Un retard isolé peut s’expliquer facilement. Mais lorsqu’ils deviennent réguliers ou que les justificatifs fournis sont vagues, cela peut traduire un réel problème de trésorerie. 

Il faut être particulièrement attentif à : 

  • Des paiements de plus en plus espacés ou décalés dans le mois. 
  • Des montants réglés partiellement, sans justification claire. 
  • Des relances nécessaires à chaque échéance. 
  • Des excuses répétitives comme un changement de banque ou des problèmes informatiques. 

Ce type de comportement, surtout lorsqu’il devient récurrent, est souvent un des premiers signes tangibles d’une situation financière qui se dégrade. Il est donc essentiel de réagir rapidement : réévaluer la relation, ajuster les conditions commerciales, voire limiter l’exposition si nécessaire. 

2. L’analyse des comportements commerciaux  

Il n’est pas rare qu’un changement d’attitude précède une période de fragilité. Même sans parler d’argent, une entreprise en difficulté peut adopter des comportements inhabituels dans sa façon de collaborer avec vous. 

Soyez attentif notamment si vous constatez : 

  • Une baisse soudaine de commandes sans justification claire. 
  • À l’inverse, une commande exceptionnelle sans cohérence avec l’activité habituelle. 
  • Des demandes pressantes de rabais, de délais de paiement plus longs ou de conditions spéciales. 
  • Une communication qui se dégrade : silence, lenteur de réponse, interlocuteurs qui changent souvent. 

Ces signes ne sont pas à prendre à la légère. Ils peuvent être révélateurs d’un désordre interne, d’une perte de contrôle ou d’une pression financière grandissante. Mieux vaut en discuter directement avec le partenaire concerné. 

3. Observer l’environnement économique pour anticiper les risques 

Même si votre partenaire semble “tenir le coup”, son secteur d’activité ou son environnement économique peuvent raconter une autre histoire. Une veille active vous permettra de détecter les fragilités avant qu’elles ne vous impactent directement. 

Quelques bonnes pratiques : 

  • Suivre l’actualité économique et les tendances de son secteur. 
  • Être attentif aux annonces de restructurations, fermetures ou licenciements dans son réseau. 
  • Consulter les bases de données légales (Infogreffe, Pappers, Societe.com) pour repérer les signes de procédures collectives ou de baisse d’activité. 
  • Utiliser des outils de scoring ou de surveillance pour détecter une baisse de solvabilité. 

Un partenaire isolé peut rester solide, mais un secteur entier en difficulté augmente considérablement le risque de défaillance indirecte. Rester informé(e) vous permettra d’ajuster votre exposition à temps. 

4. Les chiffres ne mentent pas : les données financières comme révélateur 

Si votre partenaire publie ses comptes, ou si vous avez accès à des données financières via des outils spécialisés, prenez le temps de les consulter. Ces éléments factuels peuvent confirmer vos impressions. 

Voici quelques indicateurs simples à observer : 

  • Une baisse marquée et continue du chiffre d’affaires. 
  • Des pertes d’exploitation sur plusieurs exercices consécutifs. 
  • Une dette en forte augmentation, sans amélioration des résultats. 
  • Une baisse des fonds propres ou une trésorerie insuffisante pour couvrir les charges fixes. 
  • Un allongement du délai de paiement fournisseurs. 

Ces chiffres doivent toujours être analysés dans leur contexte, mais ils peuvent alerter bien avant qu’un incident ne survienne. Croisés avec des signaux comportementaux, ils offrent une vision plus complète du risque réel. 

5. Comment réagir face à un risque identifié 

Identifier un signal d’alerte n’implique pas nécessairement une rupture immédiate de la relation commerciale. Il s’agit plutôt de mettre en œuvre des actions de prévention et de limitation du risque. 

Bonnes pratiques : 

  • Négocier des conditions de paiement sécurisées (acomptes, délais courts). 
  • Intégrer des clauses protectrices dans les contrats (réserve de propriété, pénalités de retard). 
  • Limiter l’exposition : réduire les volumes ou rechercher des alternatives. 
  • Activer les garanties disponibles (assurance-crédit, affacturage). 
  • Informer les équipes internes pour éviter les engagements risqués. 

Mettre en place une cartographie des partenaires à risque et un plan de surveillance permet une gestion dynamique du portefeuille. 

Conclusion : anticiper plutôt que subir 

Les défaillances d’entreprises n’arrivent jamais sans prévenir. Bien souvent, elles sont précédées de signaux faibles, visibles dans les comportements, les échanges commerciaux ou les données économiques. Être attentif à ces indices, les analyser et agir à temps permet de limiter les risques, d’adapter ses conditions commerciales, et parfois même de préserver des relations à long terme. 

Chez Delta assurances, nous aidons nos clients à anticiper ces risques grâce à des solutions de sécurisation du poste clients et à des outils de veille, comme notre tableau répertoriant les défaillances d’entreprises (liquidations, redressements, procédures de sauvegarde). 

Besoin d’un conseil ? Nos équipes sont à votre disposition pour en discuter 

*Sources :  Banque de France

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Nos Expert.es

Véronique Cézard
Véronique Cézard
Directrice Commerciale Risques Financiers et Directrice Risques Financiers Paris
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